Elisabeth BEURRET
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L’offrande végétale d’Elisabeth Beurret

Elisabeth Beurret entretient avec les végétaux des rapports privilégiés. Ils sont pour elle une source inépuisable d’exploration. Leur faculté de survie et leur formidable adaptation aux conditions climatiques s’inscrivent à même leur texture. Ils sont les générateurs de l’atmosphère et les dispensateurs indispensables de nourriture. Leur force, lisible dans les fibres des plus puissants d’entre eux, dirige la recherche de l’artiste et forme son vocabulaire.
Sans l’avoir consciemment choisie, Elisabeth Beurret est arrivée à cette perception du langage des plantes par sa première formation de graphiste. « Je me suis rendue compte que je n’écrivais jamais sur le papier et que je privilégiais la matière qui devait parler d’elle-même, Cela m’a complètement fascinée ». Elle s’est dirigée alors vers l’expression artistique. Au début, le papier a d’abord été inclus dans ses compositions picturales et puis le support des toiles a disparu. Le papier restant maître du terrain comme un retour aux sources.
La notion de cycle, inscrite dans le fonctionnement vital des plantes joue un rôle important dans la recherche d’Elisabeth Beurret. Le temps de l’imprégnation dans le milieu naturel, le geste de la récolte, donnent le ton de la métamorphose imposée au végétal lors de la confection du papier. Le souvenir de la rencontre influence également l’œuvre en devenir, par exemple, par l’intervention discrète de la couleur.
L’eau et le feu sont présents tout au long de l’élaboration de l’œuvre. Qu’elles proviennent d’un marais, ou d’un désert, les plantes racontent leur origine. Leur transformation à l’atelier exige la contribution de l’eau et du feu de la cuisson, dans les marmites de la vigilante sorcière. Des métamorphoses surprenantes lui ont aussi révélé une certaine connivence avec les cultures d’Australie et d’Extrême-orient
Laurence Carducci / SI n 41 / AVRIL-MAI 2009 / mai 2009
" D'eau et de feu "
exposition personnelle, Forum Meyrin / Genève, 2009

Papier- und Raku-Kunst wird an des Dorfstrasse ausgestellt

"L’Art du Papier" von Elisabeth Beurret und Raku-Objekte von Lucia Munuera stehen sich in der neuen Ausstellung in der Galerie Art4Art gegenüber: Werke aus handgeschöpftem Papier und Keramik-Kunst aus dem 16. Jahrhundert.
Die neuen Arbeiten von Elisabeth Beurret sind gezeichnet durch die naturgegebenen Formen, Strukturen und Farbpigmente der Pflanzen. Ob am Meer, in den Bergen oder in Sumpfgebieten, die Künstlerin dringt in die Innenwelt der Pflanzen ein. «Ich lasse die verschiedenen Pflanzen sprechen und es entstehen Zusammenfügungen von verschiedenen Papierschöpfungen.»
Es beginnt mit Pflanzensammeln
Die Arbeit der Künstlerin fängt mit der Pflanzensammlung an, die zu gegebener Saison und an ganz präzisen Orten stattfindet, dann folgt die Metamorphose der Pflanzen zur Pulpe, welche Beurret dann nach orientalischen und westlichen Techniken schliesslich zu Papier verwandelt. Auf diese Weise entsteht eine enge Verbindung zu den Kräften der Pflanzenwelt, welche sie mittels Fasern, Zeichen, Stofflichkeit und Schriftzeichen wiedergibt.
Elisabeth Beurret ist 1957 in Grenoble geboren. Sie lebt und arbeitet in Genf und studierte Graphik an der Ecole des Beaux Arts in Lyon beziehungsweise Malerei an der Ecole d'Art Visuel in Genf…

Zurich-See / Rechter Ufer / 5 september 2007     > article original
Küsnachter / Erlenbach / 6 september 2007    > article original

 

Un accrochage tout de papier

… Elisabeth Beurret s’est très vite mise au « paper art ». Déjà aux Beaux-Arts de Genève, elle s’y intéressa et fut, à trois reprises, sélectionnée pour la Triennale internationale du papier de Charmey. A l’Aurore, elle présente des papiers-tableaux où la fibre sert de canevas aux formes que l’artiste puise dans notre mémoire collective. En superposant les fibres de différents végétaux avec du papier japon, des pigments et de la cire, elle met en transparence les trames si fines qu’on les lit en profondeur. Papier pressé, gaufré, écorce de bouleau, paille, coton se mêlent à des feuilles dont ne subsistent que les nervures. Certains papiers sont teintés de pigments.

Elisabeth Beurret a réalisé deux types de tableaux : des papiers de feuilles, certains rehaussés au crayon pastel et assemblés au fil. Un fil qui entre dans la structure de l’œuvre. Les papiers de la mémoire jouent sur la profondeur de la matière, ses reliefs et sont couverts d’une couche de cire. Ils sont pareils à des parchemins, triptyques ou livres manuscrits. Les tableaux d’Elisabeth Beurret jouent des variations de couleur, du jaune, du rouille ou du vert. On y suit des traces d’histoire à travers la texture des végétaux…

MDL / La Liberté, Fribourg / 12 octobre 2002


Le papier est façonné, déployé, coloré, sculpté…

... A Sorens, Elisabeth Beurret expose d’autres facettes de son talent : le papier brut, où se lit la texture, et le papier-tableau, avec des compositions abstraites qui jouent sur la perspective et la profondeur. Les premiers sont de couleurs discrètes. C’est la fibre qui parle, et l’artiste souligne la trame en intégrant des feuilles d’arbres, pour suggérer des paysages éthérés. Les papiers-tableaux, eux, sont une fête de la couleur. Ces mondes en miniature, avec les papiers colorés de pigments naturels, évoquent des labyrinthes et des percées de lumière…

Ses tableaux, Elisabeth Beurret les mûrit lentement. Ils sont indissociables du voyage. En Toscane, avec ses cyprès, en Afrique noire, avec la chaleur des tons, et récemment en Australie, l’artiste s’imprègne du paysage. Les plantes qu’elle cueille deviendront la pulpe du papier. Dès lors, ses compositions sont comme les feuillets d’un carnet de route. Une mémoire en éveil…

P.G. / Sud Fribourgeois / 17 juin 2002

 

Elisabeth Beurret peint et expose des papiers végétaux originaux

L’œuvre de l’artiste est à la fois charpentée et fragile. La démarche personnelle surprend et séduit. Un beau travail à voir à la Galerie Fontaine.

Une exposition toute de rouge et d’ocre. Une exposition chaleureuse et surprenant. La Galerie Viviane Fontaine, à Charmey, accueille une artiste du papier jusqu’au 25 juin prochain. La discipline est également celle de la maîtresse des lieux, mais l’invitée, Elisabeth Beurret propose le matériau papier qui lui sert de support à son travail pictural…

Elisabeth Beurret réalise la plupart de ses papiers à partir de coton auquel elle ajoute, ici, une bouillie de feuilles mortes, là des fils de coton ou d’autres fibres végétales comme le maïs   ou des pigments, de la cire, du bois, des coquillages. Les mélanges sont subtils…. L’œuvre est une belle performance technique et un hymne à la fragilité de la nature…

Elle mêle les textures du matériau et son intervention picturale laisse parler la matière, joue avec ses caractéristiques. Elle vit le papier comme un matériau symbolique. N’a-t-il pas été le véhicule des civilisations ? Il est, en outre, évocateur de la nature, des saisons, du voyage. A voir.

MDL / La Liberté, Fribourg / 13 juin 1995

 

Tabernacles laïcs

Aux murs de la petite galerie Fontaine, les papiers d’Elisabeth Beurret allument des poèmes. Papier, ce mot tant utilisé, jusqu’à perdre sens. Ici, né de plantes, tissé de feuilles mortes, orné de morceaux de bois, il prend valeur de signe. Expressions « à plat », ces oeuvrent pourtant à l’espace, comme des tabernacles laïcs.

« Travailler ce matériau, c’est avant tout le laisser parler, c’est tirer profit de ses aspérités, de ses fêlures, qui évoquent la rugosité de la pierre, la terre retournée », écrit l’artiste … Dans la pulpe de chanvre ou de feuilles bouillies, Elisabeth Beurret insère des pigments, avec une prédilection pour les ocres et les rouges. Une fois le papier tendu, elle le colore à nouveau de pigments pour pousser les tons… Ses œuvres ressemblent aux toiles du peintre Rothko, par la profondeur des couleurs et la vibration de la matière. Toujours abstraites, elle sont tatouées de signes : cercles, triangles et croix, qui tiennent la fonction d’une reconnaissance. Comme pour éviter de se perdre dans le lacis des formes. Ornées parfois de bouts de bois et de coquillages, ces compositions deviennent des totems intimes…

P.G. / Sud Fribougeois / 13 juin 1995

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